Another rough approximation of a poem by Leconte de Lisle.
Once again, there was no way that I could match the power of his language; but still, I wanted to give some hint of his work to those who have not yet read it.
Solvet Saeclum
by Leconte de Lisle.
You shall fall silent, O sinister voice of the living!
Furious blasphemies driven by the winds, cries of terror, cries of hatred, cries of rage, frightful clamour of the eternal shipwreck, torments, crimes, remorse, desperate sobs, spirit and flesh of man, one day you shall be silent!
All shall be silent, gods, kings, convicts and vile crowds, the hoarse roar of prisons and cities, the beasts of the forests, the mountains and sea, everything that flies and leaps and creeps in this hell, everything that trembles and flees, everything that kills and eats, from the earthworm crushed in the muck to the lightning that wanders in the deeps of the night! Nature, in a single instant, shall cut short its noises.
And there shall be nothing under magnificent skies: no happiness won back from ancient paradise, no Adam nor Eve to maintain the flowers, no divine sleep after so much pain; this will be when the Globe and all of its inhabitants, a sterile block torn from its vast orbit, stupid, blind, filled with a final howl, heavier, more headlong every moment, shall hurl its ancient, wretched crust against a stationary universe, and pouring out from a thousand gaping holes its oceans and interior fire, it shall fertilize with its vile remains the furrows of space where the worlds ferment.
Solvet seclum
Tu te tairas, ô voix sinistre des vivants!
Blasphèmes furieux qui roulez par les vents,
Cris d'épouvante, cris de haine, cris de rage,
Effroyables clameurs de l'éternel naufrage,
Tourments, crimes, remords, sanglots désespérés,
Esprit et chair de l'homme, un jour vous vous tairez !
Tout se taira, dieux, rois, forçats et foules viles,
Le rauque grondement des bagnes et des villes,
Les bêtes des forêts, des monts et de la mer,
Ce qui vole et bondit et rampe en cet enfer,
Tout ce qui tremble et fuit, tout ce qui tue et mange,
Depuis le ver de terre écrasé dans la fange
Jusqu'à la foudre errant dans l'épaisseur des nuits!
D'un seul coup la nature interrompra ses bruits.
Et ce ne sera point, sous les cieux magnifiques,
Le bonheur reconquis des paradis antiques,
Ni l'entretien d'Adam et d'Eve sur les fleurs,
Ni le divin sommeil après tant de douleurs;
Ce sera quand le Globe et tout ce qui l'habite,
Bloc stérile arraché de son immense orbite,
Stupide, aveugle, plein d'un dernier hurlement,
Plus lourd, plus éperdu de moment en moment,
Contre quelque univers immobile en sa force
Défoncera sa vieille et misérable écorce,
Et, laissant ruisseler, par mille trous béants,
Sa flamme intérieure avec ses océans,
Ira fertiliser de ses restes immondes
Les sillons de l'espace où fermentent les mondes.
From
ŒUVRES DE LECONTE DE LISLE:
POÈMES BARBARES.
Alphonse Lemerre, Paris, sans date (1889?)
No comments:
Post a Comment