ARRIVAL
by Iwan Gilkin.
Towards new countries peopled by other faces, irretrievably dragged by steam, I shiver, I suffer: arrival frightens me. Through hypocritical omens, I forsee
Great castles that sour the bitterness of ages, walls mildewed with boredom from which a torpor oozes, and, despite their adorable, misleading smiles, the secret hostility of hateful landscapes.
-- Rocked by the carriage as by a vessel, I jerk up with a start at the moment of approach, in the same way that a sailor is jolted awake by fanfares.
O distant hearts, in the shadow of a hazardous night I see your fires glare like beacons, where voices call to me from shores unknown.
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L'ARRIVÉE
Vers des pays nouveaux, peuplés d'autres visages,
Irréparablement traîné par la vapeur,
Je frissonne, je souffre: arriver me fait peur.
Je devine, à travers d'hypocrites présages,
De grands châteaux qu'aigrit l'amertume des âges,
Des murs moisis d'ennui, d'où suinte une torpeur,
Et, malgré leur sourire adorable et trompeur,
L'occulte hostilité de haineux paysages.
-- Bercé par le wagon comme par un vaisseau,
Au moment d'aborder je me lève en sursaut,
Ainsi qu'un matelot qu'éveillent des fanfares.
Dans l'ombre de la nuit hasardeuse, je vois
Vos feux, ô cœurs lointains, briller comme des phares
Sur les bords inconnus où m'appellent des voix.
From
La nuit, by Iwan Gilkin, Second Edition. Mercure de France, Paris, 1911.
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