An eerie, decadent poem by Stuart Merrill, with my attempted translation. Any criticism is welcome!
LA CITÉ ROUGE
par Stuart Merrill
Or ce sera par un pays de crépuscule
Où le soleil de pourpre, au ras des horizons
Qu'exhaussent des volcans fauves de floraisons,
Présagera les jours lourds de la canicule.
Un fleuve de flamme y déroulera ses flots
Entre les archipels de lotus et la grève.
Où la vieille Chimère, en l'âpre rut du rêve,
Tordra d'un vain essor ses flancs gros de sanglots.
Parfois, carène noire et cordages funèbres,
Une galère, aux pleurs des tambours et des voix,
Exaltera, le soir, sur sa poupe en pavois,
Le simulacre d'or d'un monstre des ténèbres.
Puis déferlant sa voile au vent des mauvais sorts
Et battant les lointains de l'écho de ses rames
Sur un rythme barbare et bas d'épithalames,
Elle appareillera, pesante d'enfants morts,
Vers la Cité d'amour et de grande épouvante
Dont on ne dit le nom qu'avec des sacrements,
De peur de trépasser en les impurs moments
Où son désir d'enfer hanta l'âme fervente ;
La Cité qui là-bas avec ses étendards
De deuil, ses bastions de basalte et ses morgues,
Leurrera de ses voix de théorbes et d'orgues
Les pas las des Damnés et leurs regards hagards.
Et quand viendront les jours lourds de la canicule,
Les volcans, éclatant en fauves floraisons,
Feront hurler d'horreur, au ras des horizons,
Sodome, la Cité Rouge du crépuscule.
From
LES FASTES by Stuart Merrill.
Chez Léon Vanier, Paris, 1891.
And this shall come to pass in a country of the twilight, where the sun, low and purple on the horizon where fawn-coloured volcanoes bloom, shall foretell the heavy season of the heat wave.
A flaming river shall unroll its waves between the archipelagoes of lotus and the shore, where the ancient chimera, in the bitter heat of dream, shall twist in vain her flanks wet with tears.
From time to time, by night, with black hull and funereal rigging, with a cry of drums and voices, a galley will exalt with flags on the stern the golden simulacra of a monster from the gloom.
Then, unfurling a sail to the wind of evil spells, and beating from the distance in a barbarous rhythm the echo of its oars and epithalamia, it will sail away, heavy with dead children
Towards the City of love and terror, whose name we never speak without sacraments, for fear of trespassing into those impure moments when the desire for hell haunts the fervent soul;
The City, there with its banners of bereavement, its bastions of basalt and its morgues, will ensnare with its voices of lute and organ the weary steps and the haggard stares of the Damned.
And when the heavy season of the heat wave arrives, the volcanoes, bright with fawn-coloured blooms, will make howl with horror, there, on the low horizon, Sodom, the Red City of the twilight.
1 comment:
Excellent! Great translation, much enjoyed.
Mia
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